La psychologie humaniste : ACP et Focusing
Rogers, Gendlin
La grande force de la psychologie humaniste est de considérer l'humain dans tout son ensemble, toute sa complexité. L'homme pense, ressent et agit. Par ses questions, sa reformulation, sa synthèse et par ses attitudes d'empathie, de congruence et son regard positif inconditionnel, le thérapeute facilite l'évolution de son patient grâce à une approche centrée sur la personne. Plus
L'intelligence et la sagesse du corps
Cependant, si la dimension corporelle du ressenti vient épauler la pensée, c'est alors un fil d'Ariane qui va guider le patient dans le labyrinthe de sa pensée (Focusing, Gendlin). Les allers et retours entre la pensée et le corps vont permettre l'émergence rapide de réponses, souvent surprenantes. Dès lors nous pouvons parler de thérapies brèves orientées solutions, tout en restant conscient que l'humain est constamment en mouvement et que son évolution passe par de nombreuses strates. Plus
L'APPROCHE CENTRÉE SUR LA PERSONNE
Rogers
Mise en lumière par le psychologue américain Rogers, l'ACP considère le patient au centre de sa thérapie. Le thérapeute est spécialiste de la thérapie et le patient est spécialiste de sa thérapie. La personne reprend sa place et devient acteur de sa vie. Après l'audition de milliers d'entretiens, Rogers arrive à la conclusion que trois attitudes du thérapeute facilitent le travail du client : l'empathie, la congruence et le regard positif inconditionnel. Ces attitudes vont permettre à la personne de se sentir accueillie telle qu'elle est, et ainsi, dans une relation de confiance, elle va oser explorer ses zones de lumière et d'ombre, en douceur et à son rythme.
Le thérapeute est là pour garder le cap défini par son patient, pour clarifier, synthétiser, reformuler, afin que celui-ci puisse, pas à pas, progresser dans la compréhension de ses fonctionnements. Le praticien ne va pas donner de conseils, de directives, il ne va pas émettre de jugements qui souvent catégorisent et enferment. Il va être le facilitateur, le guide qui accompagne la personne où elle a décidé d'aller. Certains détours sont parfois nécessaires et l'ascension d'un sommet difficile peut requérir un certain entraînement. C'est pourquoi le praticien va respecter la progression de son patient en restant à ses côtés, sans le retenir ou le pousser là où il n'est pas prêt à aller.
Essentiellement basée sur la parole, la notion de ressenti est cependant présente dans cette approche. Afin de permettre l'émergence de ces sensations, le focusing est le complément indispensable, ou plutôt inséparable de l'ACP.
LE FOCUSING
Gendlin
Rogers a analysé l'atitude du thérapeute pour comprendre le succès ou non d'une thérapie. Gendlin, qui a travaillé avec lui, a observé l'attitude des patients tant et si bien qu'il pouvait prédire l'issue d'une thérapie. C'est la faculté de certaines personnes à s'introspecter, à prendre le temps de sentir, de ressentir, qui a donné à Gendlin un nouvel éclairage sur l'ACP. De là est né le focusing, un art de vivre qui nous renseigne à chaque instant sur notre état intérieur, sur la façon dont nous vivons chaque situation.
Chaque événement a un retentissement dans le corps. Ne dit-on pas : j'ai la gorge serrée, ça me reste en travers de la gorge, je ne le sens pas...Ces ressentis sont le résultat d'une myriade d'informations qui ne sont pas traitables une à une mais qui, globalement, vont produire un "sens corporel" (felt sense). Ce sens corporel est le guide essentiel qui va indiquer si la réflexion est pertinente. La personne sera surprise par les messages qui lui sont délivrés et par la richesse de ses potentiels.
Concrètement, le thérapeute va aider le client à cerner sa difficulté, à déterminer ce qu'il souhaite. Puis, la personne va faire des allers et retours entre le mental et le sens corporel afin d'être en parfaite adéquation avec toutes les parties d'elle-même et, ainsi, de laisser émerger des solutions qui, souvent, vont l'étonner.